Entreprendre ici est un organisme orienté vers les entrepreneurs issus de la diversité ethnoculturelle. Payam Eslami, qui en est le directeur général, nous informe des dernières tendances du marché en matière d’entrepreneuriat, mais aussi de l’offre diversifiée de l’organisme montréalais.
L’indice entrepreneurial révèle que plus de femmes et d’immigrants démontrent une intention de se lancer en affaires. Cela se reflète-t-il dans votre organisme ?
Oui, et je dirais que c’est sans surprise puisqu’on voit, année après année, que l’intention d’entreprendre est plus élevée chez les migrants que chez les natifs. On observe une tendance semblable auprès des femmes, dont l’intention est, à nouveau, supérieure à celle des hommes (54 %). C’est pour cela qu’on a mis en place des programmes et des parcours spécialisés pour les femmes issues de la diversité ethnoculturelle. On en a deux principaux :
- Le programme Éducation financière, via I’initiative Femmes de la Banque Scotia. L’une des problématiques des personnes issues de la diversité ethnoculturelle, et encore plus des femmes est l’accès au financement en raison du manque de littéracie dans le domaine des finances. On a donc mis en place un parcours pour leur apprendre la gestion de finances personnelles et des éléments de fiscalité, le tout dans l’objectif de préparer un bon dossier de crédit pour un éventuel financement.
- Un autre programme qui n’est pas spécifique aux femmes, mais dont on voulait leur faire bénéficier, c’est le programme Pivot, financé par la ville de Montréal. La pandémie a changé le modèle économique pour beaucoup d’entreprises, comme le commerce de détail ou la restauration, où l’on trouve beaucoup de femmes issues de la diversité. Comme son nom l’indique, ce programme fait office de pivot pour se réorienter et s’adapter.
Comment peut faire un entrepreneur immigrant pour créer son entreprise ou trouver du financement pour son projet d’affaires ?
Il faut dire que l’on est chanceux, car nous avons un écosystème entrepreneurial très dynamique au Québec. Toutefois, beaucoup de gens issus de la diversité ethnoculturelle ont une méconnaissance des ressources qui existent. À eux je dis, venez nous voir à Entreprendre ici. Nos conseillers vont écouter votre projet d’affaires, ils vous orienteront afin de mettre les chances de votre côté pour aller chercher le financement où il le faut et surtout dans le bon ordre et en fonction de l’étape dans laquelle vous êtes : subvention, bourse ou organisme, voire sociofinancement et banques.
Votre tournée régionale des Bourses d’honneur de la diversité ethnoculturelle va bientôt débuter. Qu’attendez-vous de cette 5e édition ?
On s’attend à voir des projets qui se sont adaptés aux réalités du marché pour s’en sortir. Nous proposons cette année, 24 bourses de 25 000 $ CAN chacune. Sachez toutefois que même si vous ne gagnez pas, les conseillers d’Entreprendre ici sont là pour vous accompagner et vous aider à trouver d’autres ressources, si nécessaire.
Vous avez mis en place plusieurs outils, dont la télémédecine, depuis l’année passée. Pourriez-vous nous en parler ?
Pour certains entrepreneurs, l’accès aux soins de santé physique et mentale est très restreint. Nous leur avons offert, pour une somme très raisonnable, l’accès au réseau de télémédecine de TELUS Santé, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Tout entrepreneur y a droit dès lors qu’il a un Numéro d’entreprise du Québec (NEQ), et ce, quel que soit le nombre d’employés. C’est important d’avoir accès à un médecin s’il faut un renouvellement d’ordonnance, ou pouvoir parler à un expert en santé mentale quand on en a besoin.
Si la télémédecine a des limites, les statistiques démontrent que 80 % des cas y sont réglés. Et si vous avez besoin d’aller voir un intervenant en personne, vous serez également aidé pour en trouver un.
Quels sont les autres services proposés par Entreprendre ici ?
Il y en a plusieurs, et d’autres à venir, mais mentionnons celui qui est très populaire déjà, le programme Avantages. Entreprendre ici offre gratuitement, aux entrepreneurs qui en ont besoin, des heures de consultation des spécialistes tels que des fiscalistes, avocats ou des comptables. Nous disposons d’une banque de 1 200 heures avec 60 experts dans différents domaines financés par la Ville de Montréal.
Kiosque : 1113
Zone : Entrepreneuriat
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